He was a bit of a porcupine to the last, still shedding darts; or rather he was to the end a bit of a schoolboy, and must still throw stones, but the essential toleration that underlay his disputatiousness, and the kindness that made of him a tender sicknurse and a generous helper, shone more conspicuously through. A new pleasure had come to him; and as with all sound natures, he was bettered by the pleasure.
I can best show Fleeming in this later stage by quoting from a vivid and interesting letter of M. Emile Trelat's. Here, admirably expressed, is how he appeared to a friend of another nation, whom he encountered only late in life. M. Trelat will pardon me if I correct, even before I quote him; but what the Frenchman supposed to flow from some particular bitterness against France, was only Fleeming's usual address. Had M. Trelat been Italian, Italy would have fared as ill; and yet Italy was Fleeming's favourite country.
Vous savez comment j'ai connu Fleeming Jenkin! C'etait en Mai 1878. Nous etions tous deux membres du jury de l'Exposition Universelle. On n'avait rien fait qui vaille a la premiere seance de notre classe, qui avait eu lieu le matin. Tout le monde avait parle et reparle pour ne rien dire. Cela durait depuis huit heures; il etait midi. Je demandai la parole pour une motion d'ordre, et je proposai que la seance fut levee a la condition que chaque membre francais, EMPORTAT a dejeuner un jure etranger. Jenkin applaudit. 'Je vous emimene dejeuner,' lui criai-je. 'Je veux bien.' . . . Nous partimes; en chemin nous vous rencontrions; il vous presente et nous allons dejeuner tous trois aupres du Trocadero.
Et, depuis ce temps, nous avons ete de vieux amis. Non seulement nous passions nos journees au jury, ou nous etions toujours ensemble, cote-a-cote. Mais nos habitudes s'etaient faites telles que, non contents de dejeuner en face l'un de l'autre, je le ramenais diner presque tous les jours chez moi. Cela dura une quinzaine: puis il fut rappele en Angleterre. Mais il revint, et nous fimes encore une bonne etape de vie intellectuelle, morale et philosophique. Je crois qu'il me rendait deja tout ce que j'eprouvais de sympathie et d'estime, et que je ne fus pas pour rien dans son retour a Paris.
Chose singuliere! nous nous etions attaches l'un a l'autre par les sous-entendus bien plus que par la matiere de nos conversations. A vrai dire, nous etions presque toujours en discussion; et il nous arrivait de nous rire au nez l'un et l'autre pendant des heures, tant nous nous etonnions reciproquement de la diversite de nos points de vue. Je le trouvais si Anglais, et il me trouvais si Francais! Il etait si franchement revolte de certaines choses qu'il voyait chez nous, et je comprenais si mal certaines choses qui se passaient chez vous! Rien de plus interessant que ces contacts qui etaient des contrastes, et que ces rencontres d'idees qui etaient des choses; rien de si attachant que les echappees de coeur ou d'esprit auxquelles ces petits conflits donnaient a tout moment cours. C'est dans ces conditions que, pendant son sejour a Paris en 1878, je conduisis un peu partout mon nouvel ami. Nous allƒmes chez Madame Edmond Adam, ou il vit passer beaucoup d'hommes politiques avec lesquels il causa. Mais c'est chez les ministres qu'il fut interesse. Le moment etait, d'ailleurs, curieux en France. Je me rappelle que, lorsque je le presentai au Ministre du Commerce, il fit cette spirituelle repartie: 'C'est la seconde fois que je viens en France sous la Republique. La premiere fois, c'etait en 1848, elle s'etait coiffee de travers: je suis bien heureux de saluer aujourd'hui votre excellence, quand elle a mis son chapeau droit.' Une fois je le menai voir couronner la Rosiere de Nanterre. Il y suivit les ceremonies civiles et religieuses; il y assista au banquet donne par le Maire; il y vit notre de Lesseps, auquel il porta un toast. Le soir, nous revinmes tard a Paris; il faisait chaud; nous etions un peu fatigues; nous entrƒmes dans un des rares cafes encore ouverts.